Automne 2025

Mon panier (0)

Contacter
service@cavadesoi.com
Rencontre avec Petites Mains
· · · Commentaires

Rencontre avec Petites Mains

· · · Commentaires

Tout seul on va plus vite. Ensemble, on va plus loin... 

Cela fait maintenant un an que ça va de soi est parti à la rencontre de l'entreprise d'insertion Petites Mains.

Un beau partenariat, engagé, qui a abouti à la création de bout en bout de notre Tote Bag désormais emblématique: Tutti.

Je vous raconte aujourd'hui, au travers de ces interviews et de ces portraits d'hommes et de femmes, ce qui fait qu'ils sont aussi... le visage de Montréal: une ville riche de ses cultures et de rencontres de tous horizons.

Dans un atelier à l'atmosphère studieuse, on entend le ronronnement des machines à coudre... Je sens l'odeur des tissus neufs, qui soulèvent une légère poussière, que l'on devine à travers les rais de lumières des grandes baies vitrées...

Ma première rencontre est avec Mélissa, qui connaît bien Petites Mains, puisqu'elle y travaille depuis plusieurs années. Elle s'est prêtée au jeu de l'interview, accompagnée de sa collègue Morgane.

Depuis combien de temps travaillez-vous chez Petites Mains? 

- Je travaille chez Petites Mains depuis 7 ans maintenant. J’étais auparavant éducatrice spécialisée.

Quel est votre rôle? 

- Mon rôle a différents aspects: je forme les intervenants, je planifie les entrées et les sorties des participant(e)s, j’assure leur suivi, j’organise différentes activités pour nos équipes. Je travaille en lien étroit avec « Service Québec », qui accompagne pour les tous les projets de formation socio-professionnelles que nous proposons. 

Nous choisissons ensemble avec la personne ce qui lui convient le mieux, en fonction de sa personnalité, des ses capacités ou savoirs déjà acquis dans un domaine, de ses affinités ou de ses disponibilités… Nous sommes vigilants à nous adapter aussi quand il s'agit d'une femme seule qui élève des enfants, et doit aller les chercher à l'école etc. Il faut que la formation et le futur métier, et donc les horaires conviennent dès le début de ce choix.

On commence par une première rencontre, lors de laquelle nous apprenons à nous connaître, puis on propose une place dans l’une de nos formations.

Les 4 premières semaines sont une première période d’approbation, d’observation, on demande à la personne si elle se sent à l’aise, si elle a une bonne capacité d’analyse sur son propre travail: est-ce qu’elle aime ce qu’elle fait? Est-ce qu’elle est satisfaite du résultat de son travail: à travers différentes questions d’auto-analyse, on va s’assurer de sa capacité à être autonome à long terme sur un poste, qui parfois demande beaucoup de minutie, de sens du détail, de patience, ou de rapidité d’exécution. 


Depuis quand Petites Mains existe?

- Petites Mains existe depuis 1995. C’est à la suite d’une fermeture d’une banque alimentaire, que Mme Aboumansour, qui était elle-même arrivée au Québec il y a longtemps maintenant, et Soeur Denise Arseneault, ont alors pris conscience du réel besoin d’aide, que la banque alimentaire comblait en partie auprès des immigrés à Montréal. C’est donc un duo qui a créé Petites Mains.

Où sont situés vos locaux, dans quel quartier?

- D’abord situé à Côtes des Neiges de 1995 à 2006, Petites Mains est maintenant installé sur le boulevard St Laurent. Cet emplacement est stratégique, entre Parc Extension et Villeray, afin de rester toujours facilement accessible par les transports en communs: c’est un endroit bien desservi, c’est capital pour faciliter la venue des personnes en formation. Aussi ici on a beaucoup d’espace dans nos locaux. C’était important aussi à ce moment en 2006 d’être propriétaire d’un lieu, pour éviter de se faire mettre dehors, ce qui arrive souvent dans certains quartiers de Montréal... Notre structure nécessitait de pouvoir s’installer de manière plus pérenne.

À partir de 2007 il y a eu l’espace de cuisine, avec le service de traiteur et déjà le café, qui a bien évolué depuis sa création. C’est aujourd’hui un endroit très agréable. Le service de traiteur aussi s’est vraiment développé et est un vrai succès, on propose aussi des boîtes à lunch pour les entreprises, pour divers évènements publiques ou privés, des pâtisseries etc…

Parlez-nous de l'aspect social de Petites Mains...

- Nous proposons de nombreux ateliers pour aider à l’insertion, professionnelle ou non. Ces ateliers à thème abordent des sujets tels que la santé, la santé sexuelle chez la femme, le choc culturel, l’accompagnement à remplir des documents officiels via Service Canada, les violences conjugales, l’aide psycho-sociale, les normes du travail via la SNESST (normes au travail, droit et devoirs de l’employeur et de l’employé), le droit au logement, le système de santé, ou encore comment avoir une attitude gagnante pour garder un travail au Québec… Tous ces ateliers aident beaucoup.

Et par ailleurs, nous organisons aussi des activités plus ludiques, des promenades à la Cabane à sucres, on se retrouve pour Halloween, on fait des dîners-partages, de la danse au parc Jarry… Toutes les cultures se mélangent, chacun apporte un plat à partager de son pays d’origine, c’est très sympa et cela crée du lien…

Comment se passe l'insertion professionnelle, qui sont les personnes qui viennent vous voir?

- Nous accompagnons les personnes dès leur arrivée. Nous leur permettons d’avoir accès à des ateliers de francisation, en parallèle de leur formation, via Littératie Ensemble ou grâce à des bénévoles... Car bien-sûr tout le monde ne parle pas la langue. Ces cours sont proposés par le Ministère, et sont accessibles aux hommes et aux femmes. Nous voyons arriver tous types de profils, parfois ce sont des personnes qui viennent tout juste d’arriver sur le territoire, parfois ce sont des gens qui ont envie de s’insérer un peu plus car ils ont plus le temps, quand leurs enfants ont grandi, et qu’ils ressentent l’envie de se sentir utile, de trouver une activité qui les motive et leur permet de garder le contact avec la société. La moyenne d’âge de ces profils se situe entre 40 et 45 ans.

Bien souvent, lorsqu’un couple arrive, c’est le mari qui a déjà un travail, et la maman s’occupe plus des enfants: la mère reste le point d’ancrage de la culture d’origine. Puis lorsque les enfants quittent le nid, le temps libéré permet ensuite à la maman d’envisager une activité. 

Mais encore une fois il y a tous les profils, et nous avons aussi beaucoup de mères monoparentales, pour qui c’est une priorité financière que de trouver une activité professionnelle.

 

Combien durent en moyenne leur formation et le passage dans votre entreprise d'insertion; comment s'engagent-elles ailleurs après, dans d'autres compagnies...?

- Leur formation dure 6 mois, et est rémunérée au salaire minimum. Le but étant qu’ils soient parfaitement autonomes et confiants lorsqu’ils sortent de la formation.

Lorsque le dernier mois de formation arrive, nous continuons notre soutien en proposant des ateliers pour aider à rédiger un CV, à simuler des entretiens d’embauche, en partageant notre répertoire d’entreprises dans lesquelles ils peuvent postuler… Nous accompagnons la personne jusqu’au bout. Toute personne qui veut vraiment travailler, va trouver un travail. Le taux de placement des personnes suite à la formation est autour de 80%.

Quels sont les domaines dans lesquels vous proposez de l'insertion professionnelle?

- Nous avons 4 différents types des formations proposées: en couture industrielle, aide cuisinière, commis de bureau, accueil. 

La demande est assez forte, nous avons la capacité d’accueillir environ 65 personnes par an environ. Nous avons 2 places par an pour les commis de bureau, environ 10 places pour les aides-cuisinières, et 50 places pour l’atelier de couture.

Quelles sont vos compétences en matière de textile? 

- Nous accompagnons une grande diversité de clients, de la réception des commandes jusqu’à la production manufacturière: impression, broderie, confection. Chaque étape est réalisée en étroite collaboration avec nos partenaires.

Nous appliquons un taux de base et sommes reconnus pour l'excellent rapport qualité-prix de notre travail. Chez nous, aucun fil ne dépasse : chaque pièce est soigneusement confectionnée, avec une grande attention aux détails.

Nous fonctionnons en flux tendu, avec très peu d’inventaire, ce qui nous permet d’être flexibles et réactifs. Chaque commande est traitée sur mesure. Le processus commence toujours par une rencontre avec le client : certains arrivent avec une idée précise, d’autres souhaitent qu’on réfléchisse ensemble au concept.

Quels sont vos équipements? Vos savoir-faire? Avez-vous des machines spécifiques?

- Notre atelier est équipé d’une grande diversité de machines industrielles, ce sont des équipements professionnels, qui nous permettent de répondre à des besoins variés, tout en assurant des finitions durables, soignées et de haute qualité.

Parmi elles :

l’overlock 3, 4 ou 5 fils, utilisée pour surfiler les bords et assembler les tissus de manière solide et propre,

la coverstitch, parfaite pour les ourlets extensibles et les finitions de vêtements en maille,

la walking foot (machine à pied transporteur), indispensable pour coudre les matières épaisses comme le cuir ou la toile,

la boutonnière, qui réalise des ouvertures nettes et précises pour les boutons,

et la bartack machine, utilisée pour renforcer les points de tension comme les poignées de sacs ou les passants de ceinture.

Cette variété d’équipements nous permet d’allier savoir-faire manuel et précision industrielle, tout en adaptant notre production aux spécificités de chaque projet.

Nous réalisons toutes sortes de pièces : sacs, t-shirts, polos, foulards, ou encore des tuques (pour la marche mondiale des femmes par exemple).

Les clients peuvent choisir parmi notre catalogue ou nous proposer un modèle à reproduire. Le choix du textile se fait toujours en concertation, dans une logique de personnalisation, en lien avec notre expertise.

Combien de personnes travaillent à l'atelier de couture? 

- Nous comptons huit employées permanentes dans notre atelier, ce qui garantit une qualité constante, et actuellement 31 participantes en insertion socio-professionnelle, qui contribuent activement à notre production.

Quelles sont les qualités nécessaires pour rejoindre l'atelier de couture?

- Nous choisissons ensemble avec la personne ce qui lui convient le mieux, en fonction de sa personnalité, des ses capacités ou savoirs déjà acquis dans un domaine, de ses affinités ou de ses disponibilités… Nous sommes vigilants à nous adapter aussi quand il s'agit d'une femme seule qui élève des enfants, et doit aller les chercher à l'école etc. Il faut que la formation et le futur métier et donc les horaires conviennent dès le début de ce choix.

On commence par une première rencontre, lors de laquelle nous apprenons à nous connaître, puis on propose une place dans l’une de nos formations.

Les 4 premières semaines sont une première période d’approbation, d’observation, on demande à la personne si elle se sent à l’aise, si elle a une bonne capacité d’analyse sur son propre travail:  est-ce qu’elle aime ce qu’elle fait? Est-ce qu’elle est satisfaite du résultat de ton travail, donc à travers différentes questions d’auto-analyse, on va s’assurer de sa capacité à être autonome à long terme sur un poste. Les qualités nécessaires sont donc d'être minutieux, d'avoir le sens du détail, la patience, ou la rapidité d’exécution. 

Avez-vous accès à des aides sociales ou gouvernementales? Faites-vous appel à des donateurs?

Oui, la Ville de Montréal, et Service Québec entre-autres nous permettent d'avoir accès à des aides. 

TGX (qui possède Marshalls, Winners…) compte également parmi nos donateurs les plus précieux: ils sont très impliqués financièrement et bénévolement.

Nous avons par ailleurs notre Fondation Petites Mains, crée en 2017, qui nous permet de récolter des fonds.

Avez-vous une anecdote positive, ou une belle histoire de quelqu’un qui vous a particulièrement marqué, et qui a par la suite a eu un parcours professionnel très réussi, qui était doué pour quelque chose...?

- Oui, il y en a eu beaucoup en 7 ans… Mais je me souviens particulièrement d’une personne, c’était une maman monoparentale, qui est arrivée assez triste, la tête baissée, en retrait, on devinait les difficultés qu’elle pouvait avoir à élever seule son enfant.

Et au fur et à mesure de sa formation en cuisine, je l’ai vu relever la tête, gagner en confiance, j’ai senti qu’elle était fière de ce qu’elle accomplissait. C’était une maman très courageuse, très travaillante, toujours ponctuelle, volontaire, avec un bel esprit d’équipe, mais toujours présente pour son enfant, qu’elle laissait dans notre garderie « Le Royaume »… Aujourd’hui cela fait plus de 2 ans qu’elle a un emploi, et j’ai appris qu’elle a même eu récemment une promotion dans son entreprise, c’est une véritable réussite. Je suis très fière du chemin qu’elle a accompli, un peu grâce à Petites Mains et beaucoup grâce à elle-même!

 

Notre échange se poursuit avec Hélène, qui nous présente son équipe et nous parle de notre projet...

Pourriez-vous nous décrire rapidement les étapes de la conception d'un sac Tote Bag, tel que celui qui a été réalisé pour ça va de soi?

- Ce fut un véritable travail de co-création, sur-mesure, mené en synergie avec leur équipe. Un prototype a été développé avec soin – jusqu’au positionnement de l’étiquette – puis validé avant de lancer la production. Au total, 500 sacs ont été livrés à l’automne dernier.

Quel est sa spécificité ou sa valeur ajoutée ? En quoi est-il différent des autres?

- Pour ça va de soi, l’idée initiale était de concevoir un sac éco-responsable, basé sur le modèle SN04. À partir de ce modèle, nous avons réduit la largeur, augmenté la hauteur, ajouté deux poches inversées, choisi un design sobre, sans impression, et enfin... Apposé une petite étiquette discrète sur le côté, la touche de chic! Le résultat : un sac de qualité, unique, durable, et fidèle à l’image de ça va de soi.

Quel est le délai de réalisation d'un Tote bag? 

- Le projet s’est déroulé sur environ trois mois : les premières rencontres ont eu lieu à l’été, et tout était finalisé en septembre. 

- Combien de personnes ont travaillé à la réalisation d'un Tote Bag?

Chaque sac passe entre les mains de six femmes, chacune assurant une étape différente du processus. Tous nos produits sortent de l’atelier avec une étiquette Petites-Mains, une marque de qualité et d’engagement.

Notre petite équipe est soudée:

Moi, Hélène je suis responsable des ventes et des relations clients,

Béchara gère les métrages et le temps de coupe,

Natalie détermine le nombre de couturières impliquées et la quantité de fil nécessaire, et s'assure aussi de la qualité finale de nos réalisations. Lors de l’inspection, chaque détail est vérifié afin de repérer et de corriger toute imperfection. Les étapes de production sont claires:

conception coupe couture inspection finale emballage


Le nettoyage final des sacs.

Natalie, toujours le sourire à son poste.

• Quel est votre meilleur argument pour inciter une marque à faire fabriquer localement, quand bien-même la production a un coût parfois non-négligeable? Ce dont vous êtes le plus fière?

- Choisir Petites Mains c'est faire un choix éthique, conscient. Choisir une fabrication 100% locale, c’est aussi soutenir un modèle de fabrication humaine, transparent, et respectueux des conditions de travail.

Nous savons que nos prix peuvent paraître plus élevés, mais il est important de rappeler que notre travail est incomparable avec les productions à bas coût en provenance d’Asie. Chaque pièce est fabriquée ici, localement, à Montréal, par des femmes que nous formons et accompagnons dans leur parcours d’insertion socioprofessionnelle. De plus, nous travaillons avec de petites marges, car nous tenons à rester accessibles.

Aussi, notre accès aux matières premières est limité. Nous nous approvisionnons uniquement auprès de fournisseurs locaux venant de Montréal, Toronto et parfois même Vancouver. Depuis la pandémie, les stocks, notamment de tissus colorés, ont diminué chez nos fournisseurs, ce qui nous oblige à être très réactifs: premier arrivé, premier servi.

Enfin, choisir Petites-Mains, c’est faire le choix d’un produit durable: pour l’impression, la sérigraphie est réalisée avec des encres à base d’eau, plus écologiques et mieux absorbées par les fibres que les encres Plastisol, habituellement plus toxiques.

Les patronages de tous les projets en cours.

L'atelier de découpes de Béchara.

Les découpes des différents empiècements du Tote Bag.

Les anses du Tote bag.

Et voilà le résultat du travail de toute une équipe... Main dans la main avec ça va de soi

Nous avons vraiment réfléchi à sa forme et ses dimensions, dans un but utile et pratique. Sa grande capacité et sa solidité en font un compagnon fiable pour toutes les occasions. Notre Tote-bag est conçu pour tenir une bouteille ou une gourde droite et à portée de main. Muni d'une large pochette intérieure, vous pourrez y glisser votre téléphone, sans risque qu'il se perde dans le fond du sac...

Si vous souhaitez vous procurer notre Tote Bag, rendez-vous ici ou en boutique : Tutti

Aujourd'hui, grâce au lien que nous avons tissé avec Petites mains, nous sommes fiers d'avoir intégré Asra, qui est chez ça va de soi depuis quelques mois. 

Asra, dans notre spa pour tricot çava bain, située sur l'avenue Greene.